Comment Analyser un Spot de Kitesurf
Comment analyser rapidement un spot de kitesurf que l’on découvre pour profiter au maximum de sa session
Préambule :
Je pensais inutile de faire un énième article sur les risques liés à l’utilisation du Leash de Planche en Kitesurf, car c’est un sujet qui a déjà été traité à de nombreuses reprises.
Cependant, ayant le plaisir d’enseigner le kite sur l’un des spots les plus réputés et fréquenté d’Europe (Tarifa), et il est navrant de voir des kitesurfeurs qui utilisent encore et toujours le leash de planche en kitesurf et pire, des écoles qui « enseignent » le kitesurf avec des leash de planche sous divers prétextes justifiant son usage.
* L’objectif n’est pas de faire du sensationnalisme à base de photos chocs, ni de discriminer les kitesurfeurs qui utilisent cet accessoire.
L’idée est d’apporter une réflexion constructive sur ses avantages / inconvénients et les solutions qui permettent de s’en séparer .
Le leash de planche en kitesurf est un moyen de rester connecter à la planche lors d’une chute par exemple et que la planche quitte nos pieds.
Il est le plus souvent de type enrouleur (avec un système de retour par ressort) qui offre une longueur de câble de quelques mètres généralement entre 3 et 5m. Le leash de planche se fixe au niveau des d’ailerons alors que le kitesurfeur porte sur son harnais l’enrouleur de rétention. Un peu comme une laisse rétractable.
Le prix d’un leash enrouleur est le plus souvent aux alentours de 70€.
Plus généralement, un leash de planche en kite, peut-être n’importe quel système de corde, câble, élastique ou spirale connectée entre le kitesurfeur et sa planche.
L’argument principal pour l’usage de cet accessoire est qu’il permet de ne pas perdre sa planche lorsque l’on tombe dans l’eau car, une planche de kite ça coûte de l’argent (si si,…) , et ainsi de ne pas devoir effectuer de nage-tractée.
L’attrait pour cet accessoire est compréhensible pour tout débutant en kitesurf qui n’est pas certain de récupérer rapidement sa planche à tous les coups.
Le risque principal à l’utilisation d’un leash de planche, c’est le retour de la planche lors d’une chute ou d’un problème avec l’aile par effet élastique du leash.
En cas de chute la distance parcourue par le kitesurfeur peut-être relativement grande, il n’est pas rare de voir des pratiquants qui font des vols planés de quelques mètres avant d’atterrir dans l’eau. Bien que la hauteur de la chute est généralement faible, c’est davantage la distance parcourue horizontalement, au dessus de la surface de l’eau qui est impressionnante. Sans leash de planche, cela se traduit par un bon « plouf » et un truc marrant à raconter aux potes lors de l’apéro d’après session.
Avec un leash de planche, qu’il soit enrouleur ou pas, lorsque la longueur du câble atteint sont maximum, cela se traduit par un retour à l’envoyeur de la planche par effet de catapulte. – RETOUR AU POINT DE FIXATION => LE KITESURFEUR –
Évidement, les blessures qui en résultent sont souvent importantes, car une planche de kitesurf de type twintip est un objet fin, relativement lourd et affuté.
D’autres perspectives sont à prévoir, lorsque la planche ne réalise pas un « head-shot ». Le renvoi de la planche et de sa fixation peu venir se placer au niveau des lignes de l’aile et de la barre provoquant le fameux death-loop de la mort qui tue du kite tout aussi dangereux.
Article d’étude la Traumatologie du kitesurf par médecinedusport.com DR IVAN PROTHOY (RESPONSABLE PÉDAGOGIQUE DES SÉMINAIRES « MÉDECINE ET VENT » ; POLYCLINIQUE DES ALPES DU SUD, GAP) – DR FRANÇOIS DUCHENNE DE LA MOTTE (MÉDECIN FÉDÉRAL NATIONAL FÉDÉRATION FRANÇAISE DE VOL LIBRE (FFVL) ET FÉDÉRATION FRANÇAISE DE VOILE (FFV))
Personne n’envisage d’apprendre le kitesurf dans l’optique de rester bloqué au stade « débutant » à la sortie des cours, or le leash de planche marque un frein total dans la progression et l’apprentissage. Puisqu’ils utilisent un leash pas de test de nouvelles choses, pas d’essais-erreurs et surtout, on n’apprend plus du tout la nage tractée. La progression s’arrête donc à ce que l’on sait déjà faire.
Ainsi, la plupart des kitesurfeurs qui l’utilisent avec qui j’ai eu l’occasion de discuter ne sont pas de grands inconscients, ils sont généralement au courant des risques liés à l’utilisation du leash de planche.
Par contre, tous ont une bonne raison justifiant son utilisation. (la peur de perdre la planche, ne pas devoir gérer la planche lors du redécollage de l’aile dans l’eau,.).
Par ma barbe, manquerai plus que ça !
Aborder un kitesurfeur qui utilise un leash de planche doit se faire avec une extrême bienveillance et hors de tout jugement. Dans un esprit de partage et d’entraide. Lui signifier de façon brutale tout le mal que l’on pense de cet accessoire n’amènera qu’à une confrontation d’ego stérile et sans intérêt. Ce n’est ni constructif pour le rider qui apprends et qui naturellement répondra sur la défensive, ni pour celui qui souhaite entamer la démarche d’en parler, car ce sera voué à l’échec.
Garder la kite attitude, avoir et prendre le temps pour en parler.
Pour en discuter avec un kitesurfeur, l’interpeller juste avant sa mise à l’eau n’est probablement pas la meilleure option. Sa motivation est d’aller naviguer, pas de se faire ch*** avec un moralisateur qui lui fait perdre son temps de navigation.
Par contre, après la session, une fois bien détendu par la navigation me semble être un moment plus propice.
Être ultra-sympas, prendre le temps d’en discuter à la cool, poser des questions ouvertes « Pourquoi, utilise-tu un leash en ce moment ? » Expliquer gentiment les risques liées à l’utilisation du leash, et apporter des pistes de solutions en fonction des raison pour lesquelles il utilise un leash de planche.
Telle est la voie !
Tu n’as pas envie de perdre ta planche de kite et c’est bien normal, il existe plusieurs alternatives qui te permettront d’aborder le kitesurf sans leash et avec une grande tranquillité d’esprit.
Il n’y a aucune honte à reprendre un cours de perfectionnement !
Soit par orgueil, par temps ou pour des raisons de finances, une fois sorti des cours très peu de kitesurfeurs effectuent la démarche de prendre des cours de perfectionnement comme par exemple apprendre à faire un self-rescue si cela n’a pas été vu en école, pouvoir ramener la planche d’un autre kitesurfeur, comment aider un rider en détresse, apprendre à sauter, …
Pour le leash de planche, la motivation des finances est à mon avis un faux prétexte. Un leash de planche enrouleur coûte près de 70 €, c’est finalement plus cher d’une heure de cours de perfectionnement en privé pour apprendre la nage tractée correctement.
Vous trouverez ci-dessous le déroulé d’un cours de nage tractée et un cours de kitesurfeur avancé.
Le body-drag ou nage tractée vous permet de vous déplacer au vent et sous le vent lorsque l’on perd la planche, c’est la base en kitesurf qui doit être enseignée de façon complète dès qu’un orteil touche l’eau. En Up-Wind – Down-wind, sans et avec la planche.
C’est un fondamental sans lequel un kitesurfeur ne peut pas être considéré comme autonome et indépendant.
Vous l’aurez compris, la nage tractée est une étape indispensable lors des cours de kitesurf mais encore faut-il qu’elle soit maîtrisée et apprise de manière à être efficace en toutes situations (vagues, courants, vent difficile,..)
En 10 années d’enseignement du kitesurf, les erreurs que l’on observe lors de la pratique du bodydrag son presque toujours les mêmes.
Pour être efficace en bodydrag up-wing il faudra donc :
Il est impératif de libérer la barre complètement (choquer = remonter la barre) lorsque l’on passe l’aile d’un côté à l’autre de la fenêtre de vent sans quoi l’aile ne passera complètement sur le bord de fenêtre vers 12 h, mais entraînera un peu de puissance vers l’avant ce qui fait perdre toute la progression que l’on a faite lors du bord en nage tractée.
Il faut impérativement se positionner sur le flanc (sur le côté) pour que l’eau prenne appui, le corps remplace la planche et ainsi donner un cap upwind avec une légère vitesse d’avancement sur l’eau. Si vous être sur le ventre à plat, l’eau passe sous votre corps et vous descendez au vent sans toucher l’objectif qu’est de remonter au vent.
La remontée au vent s’effectue par un angle d’environ 15° à 30° max au vent par rapport aux lignes de votre kite. Omnibulés par leurs planche laissée au vent beaucoup de pratiquant forcent de trop sur l’angle de remontée annulant ainsi l’effet de cap. En clair, si vous tentez de forcer votre remontée en vent à l’extrême (par exemple un angle de 90° par rapport aux lignes de votre kite) vous perdrez l’effet de remontée au vent et vous transformerez en ancre, de plus ce n’est pas du tout confortable.
Bouffer des paquets de mer lors d’un bodydrag alors que notre planche est loin derrière nous n’est pas forcément le moment le plus agréable en kitesurf, cependant faire des bord de nage tractée trop courts vous pénalise, gardez un œil sur votre planche, respirez, et faites des bords suffisamment longs pour qu’ils soient efficaces.
Un dernier pour la route :
Ok, ok, ce n’est pas le plus fun à faire, mais franchement, une nage tractée efficace pour aller récupérer sa planche passe par de l’entraînement. Profitez d’un spot calme, abandonnez votre planche à plusieurs reprises et retournez la chercher de plus en plus rapidement. Avec un peu d’entraînement, fini le stress de perdre la planche, on la garde toujours à vue et on la récupère systématiquement en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire.
Si malgré tout, vous avez peur de perdre votre planche, un système Gojoe est un accessoire parfait pour rendre votre planche visible de loin et qui aide votre planche de kite à descendre au vent.
C’est une bouée qui se positionne au niveau de la poignée de votre planche, facile à installer, pour à peu près le même prix qu’un leash enrouleur sauf que c’est totalement sans dangers. (Au niveau du style, c’est pareil, un leash n’est pas plus classe à voir qu’une bouée sur une planche).
Si vous êtes plutôt DYI, vous pouvez créer un système tout à fait similaire et à moindre coût avec par exemple une frite de piscine, un ballon dans un filet, un brassard de nation, bref… soyez créatifs.
Même s’il tend à disparaître progressivement ces 10 dernières années, on le rencontre encore et toujours les spots de kite.
La faute aux kitesurfeurs ? Non, certainement pas, si c’est un accessoire qui se vend, c’est qu’il répond à une demande et comble un besoin.
Il me semble, que la responsabilité de son utilisation reste pleinement celle des écoles, des fédérations et de la méthode pédagogique d’enseignement du kitesurf.
Les motivations venant des instructeurs et des écoles qui enseignent avec un leash de planche ou qui n’enseignent pas le bodydrag peuvent être diverses :
Ces raisons ne tiennent pas la route, notre job en tant qu’instructeurs de kitesurf est de former des kitesurfeurs et par conséquent de toujours viser à rendre autonome l’élève kitesurfeur en fin de stage. De ce côté, on ne peut discutailler plus longtemps sur l’utilisation du leash de planche lors des cours ou sur le fait de passer à côté de l’enseignement de la nage tractée.
Pour ce que l’on en sait, la plupart des fédérations interdisent purement et simplement l’utilisation du leash de planche pour l’enseignement du kitesurf.
IKO : la plus grande fédération dans le monde du kitesurf est IKO (International Kiteboarding Organisation). Crée en 2001 et plus de 600.000 étudiants certifiés. IKO interdit catégoriquement l’utilisation du leash de planche dans l’enseignement du kitesurf.
FAV : spécifique à Tarifa et pour toute l’Andalousie (Fédération Andalouse de Voile) tient la même position et l’interdit catégoriquement dans l’enseignement.
Certaines fédérations notamment en France ne se prononcent pas encore ou n’interdisent pas strictement le leash de planche dans l’enseignement du kitesurf.
D’un avis plus personnel, il me semble qu’il n’appartient pas aux fédérations de jouer au gendarme, les fédérations jouent un rôle de cadre et de guide dans l’évolution de la reconnaissance du kitesurf ainsi que sa promotion. Ce sont davantage les acteurs de terrain comme les instructeurs et les écoles qui doivent promouvoir une image positive de la discipline, travailler de concert pour la sécurité et le plaisir de chacun dans la pratique du kitesurf.
A bientôt sur l’eau
Mat
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